REPORTAGE – Pour les Mahorais, dont la majorité est musulmane, la candidate du Rassemblement national est le dernier recours face à l’insécurité grandissante sur l’île.
Perdu dans les profondeurs mahoraises, il est un fief méconnu du Rassemblement national. Depuis la plage idyllique de Mtsanga, une longue route sinueuse bordée de bananiers et d’arbres à pain mène à Bouéni. «Marine Le Pen, on l’aime ici», loue Abdallah, calotte immaculée sur la tête. Lors de la dernière présidentielle, la candidate nationaliste s’est offert là un score sans partage: 45 % des suffrages dès le premier tour. Lors des européennes, la liste de son parti est allée jusqu’à tutoyer la barre des 70 %.
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Rien d’étonnant pour l’artisan menuisier, né il y a cinquante et un ans dans ce village de 6 000 âmes: «Si tout ce que Marine Le Pen dit se réalise, ça peut vraiment changer les choses.» Comme nombre de ses compatriotes, il raconte l’histoire d’un paradis perdu. Une île rouillée par les «violences et le manque d’argent publique» dû en grande partie aux «clandestins arrivés massivement».Marine Le Pen est perçue comme portant le plus haut le verbe contre l’immigration.
Macron, ce n’est rien ici. On a l’impression qu’il s’en fiche de Mayotte, que nous ne sommes pas français. Marine peut faire un peu mieux. Au moins nous montrons que nous voulons cette dame !
Azura, Mahorais âgé de 63 ans
C’est pour cela…
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