CONTRE-POINT – La commémoration de la repression sanglante aurait pu aider à l’apaisement entre la France et l’Algérie.
«Inexcusable». Emmanuel Macron a décidément le goût des mots à double lecture. Celui choisi pour qualifier la répression de la manifestation organisée par le FLN le 17 octobre 1961 souligne l’inconfort des lignes de crête.
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En affirmant – par un communiqué et pas dans un discours, nuance significative – que les «crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République», le chef de l’État a été plus loin que son prédécesseur, François Hollande, qui, il y a neuf ans, le premier, avait dit: «La République reconnaît avec lucidité ces faits.» Le président socialiste les avait reconnus, son successeur les a qualifiés. Mais, puisque ces faits sont «inexcusables», il n’y a donc pas d’excuses à présenter aujourd’hui pour ce qui s’est passé il y a soixante ans – et, a fortiori, pas de demande de pardon -, contrairement à celles, légitimes, présentées aux harkis il y a à peine un mois.
On peut y voir une habileté présidentielle. Ou du moins une nouvelle expression
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